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L’entreprise au Japon : les Open Space

L’entreprise au Japon : les Open Space

La Joconde, la chapelle Sixtine, Angkor, le Mont saint Michel et bien d’autre… L’être humain est capable des choses les plus merveilleuses. Mais parmi les chefs d’œuvre de la race humaine, un en particulier reste injustement dévalorisé : L’open space.

Je vois déjà vos yeux s’illuminer à la lecture de ce divin anglicisme (à croire que personne n’a voulu le traduire en français de peur d’abîmer la pureté du concept). L’open space est un concept génial née dans l’esprit brillant d’un inventeur New Yorkais fan de sardine à l’huile. La légende veut qu’il se soit écrié « Yeaaaah » en tirant en l’air avec son arme de point au moment ou l’idée lui est venue. Démonstration de joie faisant deux morts à l’étage de plus alors que ca aurait pus en faire bien plus si les open space existaient.

Attends, c’est pas un blog sur le Japon ? Pourquoi tu nous parles d’open space ?

A votre avis ou les Japonais passent ils la plupart de leur temps ? Le classement non officiel doit ressembler à peu près à ça :

1. Dans leur open space

2. Dans le train avec leur portable

3. Au karaoke/bar/ Izakaya, bref à boire

4. Aux putes/club d’hôtesse ou autre dérivé de l’industrie du sexe

5. Faire la queue dans un magasin pour acheter un truc dont ils n’ont pas besoin

6. Par terre, dans leur voiture, sur le sofa devant l’entrée de chez pour piquer un petit roupillon.

159. Avec leur famille/femme (à moins qu’il y est un moyen d’y échapper, se faire arracher une dent ou un truc du genre, tout sauf ça).

Je n’intègre même pas les visites de temps ou musée dans le classement, tout le monde sait que c’est pour les touristes et les classes vertes (et encore).

Les Japonais aiment les sardines

Un pays surpeuplé, peu de terre habitable et de longues heures à passer enfermé ensemble. L’open space avait trouvé ses plus grands fans. Mieux encore, aucune intimité, la possibilité de surveiller en permanence se que fait son voisin et enfin utiliser ses talents d’hypocrisie et de falsification pour monter socialement.

Car comme me disait Toyotaro tout à l’heure (notez que je redouble d’effort pour trouver à chaque fois des alias convaincants. Ça ce voit presque pas que j’ai modifié le nom d’une marque de voiture pour le trouver celui-là.)

« Tu peux lui demander ça s’il te plaît.

-Pourquoi moi ?

-C’est pas ton meilleur ami en plus d’être ton superviseur ? En plus moi jpeux pas le blairer ce débile.

-Moi non plus, je fais semblant.

-Bah pourquoi ?

-C’est la culture Japonaise.

-Ah bon et moi tu m’aimes bien ? »

Elle fait la moue.

« Non laisse tomber je préfère pas savoir.

-Ahah, tu es comme un Japonais maintenant. »

Oui Toyotaro c’est une femme. Je trouvais pas d’alias sonnant féminin sur le moment alors j’ai fait avec ce qui m’est passé par la tête. En plus prendre une marque de voiture pour faire un nom féminin, c’est moderne. Ça fait progressiste, féministe tout ça… je me mets à la page.

Elle sourit est retourne à son bureau en sautillant comme un cabri.

Travail et mystification

Dans un bureau à soi pas besoin de se planquer, on peut se concentrer, on n’est pas emmerdes quand on regarde des photos de chats, pas besoin de se planquer pour se décrotter le nez, pas de raison de haïr son voisin.

L’open space c’est l’arène.

Nissano se décrotte le nez pendant que Suzuko se redresse l’air absorbé, tapant à côté des touches de son clavier. Hondo, le chef veille. Les courbettes fusent. Suzuko se lève d’un bond et commence à courir en rond, avec un tas de dossier sous le bras, la plupart fermés depuis longtemps. Elle lance un regard à Nissano.

« Issogashi Ne

-Issogashi »

Ce qui peut se traduire approximativement par :

« putain on n’en fout vraiment pas une, et en plus je fais style d’être pressé et d’être surchargé de travail.

-Pareil, et en plus je vais faire des heures supp »

C’est celui qui en parle le plus qui en glande le moins

Un constat qui voit pour l’international, dans l’arène de l’open space, c’est généralement celui qui fait des longues heures et disserte à propos de sa charge de travail qui en glande le moins et est un boulet pour à peu près tout le monde, ce qui lui vaudra d’ailleurs souvent une promotion. Et on s’étonne d’aller vers la récession.

Mais au final à quoi servent ses luttes intestines ?L’open space japonais n’est pas différent juste plus extrême. Un lieu de vie, de combat, de passion ou on vieillit au son de l’air conditionné Toshiba sans jamais voir grandir ses enfants.

Comme d’habitude, si vous aimez le blog, n’hésitez pas à regarder mes livres dans la boutique !

Cordialement,

Toriaezu Japon


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