Japon seconde guerre mondiale
Bon ça fait des années qu’on me bassine avec la seconde guerre mondiale. Comme tout bon petit français je me suis tapé six ans de cours d’histoire pour la période de 1940 a 1944. Et merde. Contre trois ans maximum pour les trois milles années précédentes. À un âge où j’étais juste bon à me pisser dessus qui plus est. Et vous connaissez le pire dans tout ça? Pas un mot sur l’implication du Japon. Comment j’explique toutes ses années de lycée perdues quand je rencontre quelqu’un moi? Je m’expatrie et je passe pour un gland. Ça m’a pris des plombes et des tonnes de lectures pour rattraper mon retard. Bon pour les courageux qui auront passé ma complainte introductive je vais quand même vous condenser tout ça d’une manière claire et limpide.
L’entrée en guerre:
Le Japon fait son entrée dans la deuxième guerre mondiale en 1941 avec la célèbre attaque de “Pearl Harbor”. À l’époque le Japon était déjà en guerre avec la Chine. Une guerre qui commençait à s’éterniser et à épuiser les ressources industrielles de l’archipel. C’est a ce moment que les états-unis renforcèrent leur pression sur ce qui était alors encore l’empire du Japon en imposant des embargos commerciaux, notamment sur le pétrole. S’ensuivis une discussion au sommet de l’état entre l’empereur Hirohito et ses principaux conseillers. Une partie de ceux-ci dont son premier ministre Konoe étaient fermement opposés à la guerre, une autre partie dont le chef des armées Sugyama y étaient favorable. Dans un premier temps l’empereur Hirohito était du coté des pacifistes. Mais il finit par se faire convaincre par le camp des bellicistes. Probablement pas sa meilleure décision. Voyant cela Konoe décide de démissionner. Peu après la décision est prise d’entrée en guerre en lançant une attaque surprise sur Pearl Harbor.
Débuts victorieux:
Les six premiers mois de l’entrée en guerre du Japon se virent couronnes d’un série de victoires. Il faut dire que les Japonais étaient des génies de la propagande avant de devenir des génies du marketing. L’Asie devait revenir aux asiatiques. En conséquence une bonne partie des populations locales en Indonésie et dans l’est asiatique soutenaient l’armée impériale face aux troupes alliées des Anglais, Indiens et Australiens. Seuls les Chinois étaient hostiles à leurs voisins insulaires ayant déjà connaissance de l’extrême barbarie de l’armée japonaise en territoire conquis. Mieux armée et possédant en abondance des tanks et des avions, l’armée japonaise a su tire parti de ses avantages pour remporter des batailles décisives à Hong Kong, Singapour, en Malaisie et aux Philippines.
Retournement de situation et défaite.
Comme cela était prévisible et dénoncé dès le lancement de la guerre par le camp des pacifistes japonais, l’industrie nippone atteignit bientôt ça limite. Sans compter que de l’autre côté il y avait la toute puissante machine de production américaine qui en 1942 tournait à plein régime, souffrant bien moins de la guerre en Europe que ses alliés britanniques ou russes. Cet essoufflement se traduisit bien vite par une série de déroute dont la défaite décisive à la bataille de Midway (quelque part dans le pacifique, la géographie c’est pas mon truc). L’armée japonaise sous-estima l’opposition Américaine en voulant reproduire l’attaque de Pearl Harbor, mais cette fois-ci l’oncle Sam était prêt. Ses services de renseignement avaient intercepté les communications de l’empire et Luke Skywalker put porter un coup décisif à la construction de l’étoile de la mort.
Cette défaite marqua le début de la débandade sur tous les fronts pour l’armée japonaise. Au plus fort de la déroute, elle en vint même à subir un revers contre les forces australiennes en Nouvelle Guinée.
En 1945 alors que la guerre était définitivement perdue, l’empereur et les généraux refusaient toujours de se rendre espérant une dernière victoire afin de négocier les meilleures conditions de redditions possibles. C’est bien connu, quand on perd il faut continuer à jouer. Puis vint les deux bombes atomiques Hiroshima et Nagasaki à la suite de nombreux bombardement ayant fait des centaines de milliers de morts sur l’archipel. Complétement anéanti, le gouvernement japonais, par la voix de l’empereur finit par se rendre. Le lendemain de son discours de nombreux extrémistes japonais prônèrent le suicide collectif plutôt que de devoir subir ce déshonneur. Malgré quelques milliers de morts, dont celle de Sugyama et de sa femme, cet appel ne fut heureusement pas très suivi dans la population.
La responsabilité de l’empereur.
Toujours sujette à débat aujourd’hui la responsabilité de l’empereur Hirohito divise. Pour les Japonais la situation est claire: il a été victime de sa naïveté et des mauvais conseils de ses généraux. Les différents témoignages et documents historiques nuance pourtant ce point de vue. S’il a en effet était hostile au lancement de la guerre dans ses débuts, il a finalement changé d’avis et a été impliqué dans la plupart des décisions stratégiques pendant le conflit. Certaines de ses décisions comportaient l’usage de gaz chimique et l’ordre de mener des expérimentations sur des civils et notamment la tristement célèbre zone 731. Quoiqu’il en soit pour maintenir la paix et faciliter la transition d’après guerre, il a été exonéré de ses crimes par les états-unis (Qui faisait en même temps ses courses dans les dignitaires nazis pour booster l’économie du pays) mais dû, en retour, renoncer à être reconnu comme un dieu au Japon. Le monde étant injuste, cet accord se fit au détriment de Konoe, l’ancien premier ministre opposé à la guerre depuis le début, qui refusa de cacher les erreurs de son empereur. En récompense, les services de renseignement américains décidérent de le faire taire et montèrent contre lui des accusations de crimes de guerre. Comme quoi l’honnêteté paie toujours. Digne jusqu’au bout et refusant de se soumettre à ce procés, il se suicida.
Les crimes de guerres.
Les crimes de guerres japonais pendant la deuxième guerre mondiale, même s’ils sont souvent occultés par ceux des Nazis, n’en sont pas moins terrifiants. Multiple viols, dont les “femmes de conforts” qui servaient à assouvir les besoins sexuels des soldats, de nombreuses expérimentations humaines, l’essai de gaz toxiques ou encore l’injection d’une multitude de pathogènes sur des sujets vivants avant de les disséquer (sans anesthésie, bien sûr). Sans doute un prémice de la dentisterie.
Les chercheurs et auteurs de ses crimes n’ont bien entendu pas été punis. Au contraire, la plupart d’entre eux ont été graciés et ont fini leurs carriéres en partageant leur savoir et le résultat de leurs recherches dans des laboratoires américains.
Impact sur la société moderne
La seconde guerre mondiale a laissé un impact bien moins marquant sur l’esprit des Japonais qu’en Europe. À l’inverse la constitution japonaise et l’état ont été durablement marqués. Notamment par un article qui contraint le pays au pacifisme. Article qui fait toujours débat. Les deux bombes atomiques ont donné naissance au musée de la paix à Hiroshima. Mais c’est à peu près tout. Il n’y a ni sentiment de remords, ni d’excuses pour les atrocités commises. Le passé reste au passé et cette page est tournée. Finalement ce n’est peu être pas plus mal.
Sources:
- Jansen, Marius; John Whitney Hall; Madoka Kanai; Denis Twitchett (1989). The Cambridge History of Japan. Cambridge: Cambridge University Press.
-
Jansen, Marius B. (2002). The Making of Modern Japan. Cambridge, Mass: Harvard University Press.
- Mon expérience personnelle pour l’analyse d’impact
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