Nourriture Japonaise

Restaurant japonais, nourriture japonaise ?


Restaurant japonais, nourriture japonaise ?

Métro, boulot, dodo… et resto. Tel est ma routine japonaise. Une heure dans un train bondé à jouer des bourrelets pour préserver mon espace vitale. Quatre heures à tenter de tenir en équilibre sur mon siège de bureau pendant que je peaufine ma technique d’assoupissement les yeux ouverts. Et enfin… c’est l’heure du manger. Le Japon est un de ses pays asiatiques qui en plus d’être situé en Asie mange dehors plus que dedans. Ce sont des milliers de restaurants qui entourent les barres de bureaux avec leurs offres de plats à mille yens. Ce qui est plus ou moins cher selon le taux de change du moment. Mais a ce prix-là qu’est-ce qu’on mange ? C’est que quand on se promène une semaine en touriste tout est nouveau, tout est bon, tout est magnifique. Quand on mange japonais tous les jours on commence à se rendre compte que la nourriture japonaise n’est pas si variée que ça, et surtout pas si saine qu’on pourrait le croire. En témoignent mes nombreuses heures passées aux toilettes entre treize et quatorze heures. À la décharge des gargotes locales j’ai l’estomac fragile et il n’y a pas de jets d’eau sous mon siège de bureau. Mais tout de même! Je ne suis pas le seul à m’en être aperçu. Passez aux sanitaires avec moi, vous verrez. Déjà sur la variété des restaurants. Dans quatre-vingts pourcents des cas on tombe sur des plats fris (karaage, tonkatsu, tempura, etc…). C’est bon de temps en temps les trucs fris, pas tous les jours. Niveau santé je suis sûr qu’on peut trouver mieux. Avec le truc frit il y a une soupe miso et du riz blanc. Voila, c’est le repas classique de la majorité des salarymen japonais, et le mien. J’ai tenu ce régime près d’un an jusqu’à ce que je croise un miroir dans un onsen.

“C’est qui ce gros? Ils mangent n’importe quoi les Américains, ça fait tache ici ou tout le monde est tout maigre. C’est dommage en plus, sans son embonpoint il serait plutôt bel homme.. Mais c’est moi!”

Le choc passe j’ai fait trop fois le tour du pâté de maison et décide de soigner mon alimentation. Aller au boulot oui, revenir gros non. Le programme de la semaine:

Lundi: Les sushis tournant

13h. Commençons par un classique, il y a moins de risque d’être déçu. Rien de tel qu’un bon sushi tournant. Cent yens l’assiette comportant deux pièces. Au choix du thon, du saumon, de l’anguille, des congres, de la lotte, des crevettes, des coquillages, des œufs de poissons et même des concombres. Le tout est cru et joliment présenté. Je ne prends que du thon et du saumon comme tout le monde. Aller, j’ai un petit faible pour l’anguille, c’est mon côté original. J’accompagne le tout d’une bonne dose de thé vert et de quelques tranches de gingembre en self service. C’est frais, très bon et c’est du poisson, ça donne bonne conscience. Treize heures quinze, toilettes, je les relâche dans l’eau, mais au moins ça change.

Mardi: Des ramens

Plat au combien iconique de la cuisine japonaise, célèbre dans le monde entier, allant jusqu’à envahir nos capitales européennes. Impossible de couper aux ramens. Alors il y a deux camps pour les ramens ceux qui comme moi considère que c’est des spaghettis dans du bouillon, et les autres, ceux qui dôtés d’un sens gustatif, que dis-je, artistique, hors du commun y voit un plat complètement différent. N’hésitez pas à inspirer bruyamment et à roter en les mangeant, c’est la tradition. Des années de brimades à l’école maternelle pour vous forcer à manger proprement enfin vengées. Une fois les pâtes… les ramens terminés vous êtes censés boire le bouillon. Ne le faites que si vous avez l’estomac solide. À titre personnel je ne le digère pas du tout (et depuis le temps j’ai du essayé des centaines de ramens aux 4 coins du pays, et je confirme, le moins je touche au bouillon, le mieux c’est.)

Mercredi: Chez Johnny’

Je ne sais même pas pourquoi je suis rentré dans ce restaurant au premier abord. C’était ma pause déjeuné, et j’avais faim. Deux ou trois aller-retours dans les quartiers oublies d’Osaka et je tombe sur une large devanture jaune fluo: chez Johny’. (Johny’ était encore vivant à l’époque, pour vous dire que j’y vais depuis un moment.) C’est une échoppe qui sert des menus a base de poulet frit. La friture constitue sans aucun doute une large partie de l’alimentation des Japonais. Avec se restaurant de Karaage je fais dans le classique. Johny’ (j’imagine que c’est son nom) sert du poulet frit sous différentes formes. Karaage donc, et “chiken nanba”, une sauce blanche recouvre le poulet frit. Comme tout plat japonais il est accompagne de riz, d’une soupe miso, et d’un petit assortiment de cochon… en général du tofu et de l’algue, voir quelques moyashis sauce soja. C’est loin d’être diététique mais bon, le patron porte un bandanna et hurle à chaque commande de sa serveuse blasée. On n’accorde jamais assez d’importance à la qualité du service. Chez Johny’ le staff et constitue d’une régulière et d’une intermittente. La régulière affiche un air blasé et attend généralement les éventuels clients, pliée comme une guimauve sur une chaise en bois derrière la caisse. Elle essaie de tapoter son écran de téléphone manifestement gênée dans sa tache par ses ongles de 8 cm. 37-38 ans je dirais, m’accueillant toujours avec cette petite moue ingrate de fille de joie en pre -retraite, qui ne me laisse pas indifférent. L’intermittente quant à elle est une étudiante categorie party girl, qui semble plus à l’aise dans un night club qu’avec du poulet frit. C’est fort logiquement donc que “chez Johny’ soit devenue partie intégrante de ma semaine culinaire.

Jeudi: Yayoiken ou Matsuya (sinon y aurait huit jours dans ma semaine)

Les chaînes de fastfood, c’est moins typique mais ça parle a tous le monde. Si vous aimez le gyudon (lamelles de gras de bœuf sur du riz avec sauce soja, bien sur), vous ne pouvez pas rater l’une des chaînes du pays. J’ai cité Yayoiken et Matsuya parce que ce sont celles ou je vais le plus souvent, mais il y en a des dizaines et j’aurais pu au moins rajouter Yoshinoya ; coco ichiban (la photo de l’article) et Sukiya pour les plus connues. Avec ce genre de plat je rentre dans ma catégorie: c’est pas très bon mais j’y vais quand même. Que voulez vous moins de 500 yens pour un repas c’est attrayant. Et puis je l’avoue, manger sur un tabouret exiguë entoure de costards bon marché le visage brûlé au neon est un de mes péchés mignons.

Vendredi: Saizeria

Tout le monde aime la cuisine italienne: les pizzas, les pâtes… D’ailleurs les ramens sont-ils considérés comme faisant partie de la cuisine italienne? Il y a là un imbroglio qui mériterait d’être éclaircit. Mais passons. Saizeria (et non je ne suis pas sûr de l’orthographe, mais je m’en fous, lisez Rabelais) c’est une chaîne de restaurant italien bon marche. Vous pouvez y trouver une variété de truc bon marché (et pas très bon) ainsi qu’un ballon de rouge a 80 centimes. Bon ce n’est pas du Romane Conti mais à ce prix-là, je prends. Le restaurant est particulièrement populaire chez les lycéens et étudiants. Un bon point si vous refusez de vous voir vieillir. Savourez votre ballon de jour en écoutant des débats endiablés sur le dernier QCM. Ahhhh ça fait du bien d’avoir quitté l’école. J’espère bien ne jamais y refoutre les pieds.

Samedi: Le restaurant koreen du coin de la rue

On a fait le tour de la cuisine japonaise (si,si et non c’est par varié. Mais pour le midi c’est en gros ce que vous avez a un prix descent) alors il faut bien que je me tourne vers la cuisine ethnique pour finir la semaine. L’avantage du restaurant coréen c’est qu’il y a de la viande (oui j’ai écrit coréen avec un K dans le titre mais c’est l’influence du japonais et de l’anglais, que voulez vous). Viande gorgée de sauce mais pas mauvaise et puis ils y a aussi les classiques bibimbap et kimchi. Oh, je suis sûr que ces plats ne sont pas inconnus à tous mes lecteurs tant la cuisine asiatique a gagné en popularité ses dernières années (mode du bio etc…). Pour un peu moins de 1000 yens j’ai le droit a du riz trop cuit sur une couche d’œuf de poissons eux même mis sur une couche d’algue (les populaires nori) le tout recouvert de viande de bœuf. Très honnêtement la première fois que j’ai mangé ça j’ai trouvé le plat immonde. Mais avec l’expérience ça passe. À ne pas mettre dans toutes les assiettes. Ils semblent toutefois que les femmes ont en général moins de mal à s’adapter à la cuisine asiatique que les hommes. (bien que ce ne soit qu’une observation personnelle ne reposant sur aucune statistique officielle et que l’inverse se trouve tout autant.)

Dimanche: Le restaurant français

Les restaurants français sont généralements assez coûteux au Japon, il y a par ailleurs ses dernières années un mouvement de fond d’ouvertures de restaurants français à des prix plus intéressants. Je vais pour ma part régulièrement dans une petite échoppe locale tenue par un jeune couple (qui visiblement a un intérêt pour la France, il y a même un plan de métro à l’entrée). Ils offrent deux plats, sois un patchwork pur, salade, quiche, omelette et ognion bolognaise (oui celui-ci est un peu surprenant) le tout servi dans une grande assiette, sois un steak frite. Les deux menus sont excellents et la petite échoppe (une dizaine de places tout au plus) est d’ailleurs victime de son succès. Mieux vaut se dépêcher si on veut pouvoir s’asseoir. Le goût n’est bien entendu pas exactement le même que dans un restaurant en France, faute à des ingrédients différents (à moins de payer très cher les fruits/légumes/viandes au Japon sont de piètre qualité. C’est un fait non sujet à la discussion,) mais ça reste vraiment très bon. Pour 1000 yens le midi c’est définitivement un classique et je suis toujours ravi d’y aller. On a même le droit à un thé et à un cookie après avoir finit notre repas. Parfait non?

Partagez vos expériences culinaires japonaise en commentaires, et à la semaine prochaine pour un nouvel article.

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Toriaezu

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