Commander un gâteau au Japon.(gâteau Japon)
Avez vous déjà essayer de commander un gâteau dans un café japonais à 13h 58? Vous allez au devant de grandes difficultés.
Quand vous vivez à l’étranger les actions les plus simples peuvent parfois devenir des challenges insurmontables. Essayez de commander un pain au chocolat dans le sud-ouest, vous comprendrez.
Sans en venir à cet extrême, il m’arrive encore, même aujourd’hui, de tomber sur des difficultés quand me prendre le désir de rentrer dans un café. Le Japon est le pays des cafés, il y en a un à chaque coin de rues. Cette affirmation surprend les expatriés et même certains Japonais pour qui la France est le pays des cafés. C’est que la définition de café n’est pas exactement la même selon la région du monde où l’on se situe. En France un café c’est avant tout un débit de boissons avec une petite terrasse en extérieur ou l’on peut boire un peu de tout (et surtout un petit ballon de vin rouge après le boulot, ou avant selon les affinités). Au Japon un café c’est en intérieur, sans alcool et avec plein de pâtisseries. Ah les terrasses. Rien ne me manque plus que les terrasses (un tas d’autres trucs en fait, mais quand même, j’aime bien les terrasses). S’asseoir au mois de décembre sous les nuages avec son polaire et deux manteaux au-dessus en sirotant son café ou sa bière (pour ceux qui ne boivent pas de café), quel plaisir! Quelle communion avec la nature, la ville et mon foie.
À Rome fais comme les romains.
À Rome fais comme les romains dit le vieil adage. La sagesse des anciens est toujours d’actualité. À défault de terrasse je me suis habitué aux café japonais. Je ne vais pas parler des Starbucks, endroit où manger un gâteau au Japon certes, mais trop connoté sitcom américaine. Pourtant le géant mondial de la boisson sucrée est une véritable institution au pays du matcha. Vous pouvez trouver des starbucks absolument partout lors de votre périple au Japon, ils sont souvent installer dans les meilleurs emplacement et offrent à l’occasion de magnifiques vues sur les villes japonaises. Je pense particulièrement à celui de Kyoto ou j’avais l’habitude d’aller réviser le japonais. Oui, c’était aussi un prétexte pour demander de l’aide à ma voisine en mini jupe, mais une langue c’est fait pour être pratique non?
À Rome fais comme les Romains donc, j’ai finis par m’habituer aux cafés locaux et à les fréquenter de plus en plus assidûment.
Les gâteaux c’est sucré.
Je ne vais pas vous présenter toutes les chaînes présentes au Japon, avec leurs origines et spécificités, d’autant que je ne les connais pas toutes. Les principales (celles que je fréquente) sont Tully’s, Seattle best coffee et… peu importe, je vais surtout dans ces deux-là, ou dans des cafés indépendants où l’on peut parfois avoir de bonnes surprises.
Pourquoi aller dans un café
Pourquoi aller dans un café, surtout s’il n’y a pas d’alcool à la vente. C’est une excellente question. La plupart du temps c’est pour attendre. Soit parce que je suis en avance à un rendez-vous (ce qui arrive de temps en temps, vive la ponctualité) soit parce que je suis en retard à un rendez-vous et que ça ne vaut plus le coût d’y aller, soit parce que je veux travailler le week-end. Qui dit travailler le week-end dit la plupart du temps, travailler sur mon blog (pour vous donc et combien de visiteurs ne prennent pas ne serait ce que 30 secondes pour réagir ou laisser un mot d’Encouragement? On n’est trop habitué à tout recevoir gratuitement et sans effort de nos jours. Bénis furent nos ancêtres qui travaillaient la terre pour gagner leur pitance et remercier les cieux de faire sortir des carottes.)
Qui va dans les cafés?
Un peu tout le monde, des gens qui attendent leurs trains, des employés de bureau en costumes et des commerciaux qui prennent un air grave alors qu’ils sont sur pokemon go. Il y a surtout des étudiants et si vous choisissez bien des étudiantes. J’imagine qu’il y a quelques travailleurs indépendants aussi dans les cafés avec une prise internent et une autre pour le PC.
De quelles différences tu parles? Et quel rapport avec commander un gâteau au Japon?
J’y viens aux difficultés. Difficultés culturelles et non linguistiques, ce qui est embêtant celles-ci étant bien plus difficiles à surmonter.
C’était le week-end dernier (noter que cette affirmation est valable quelle que soit la date à laquelle vous consulterez cet article). C’était le week-end dernier donc et je me rendais dans un café pour un rendez-vous professionnel. (j’avais oublié de mentionner les rendez vous professionnels et les leçons de langues, pourtant pour beaucoup dans le chiffre d’affaires des torréfacteurs). Dans ses cas là, il est de coutume de commander une boisson. Souvent la plus petite, pour faire bonne figure. Satomi (le pseudonyme de mon contact) s’était d’ailleurs pliée à la règle en commandant un thé froid avec de la crème fouettée et deux yeux en guimauve sur le dessus. Nous nous voyons régulièrement et l’atmosphère est bon enfant. J’ai sauté le repas du midi et il faut absolument que j’avale quelque chose pour ne pas tomber dans les pommes. L’occasion est trop belle, je déroge à la régle.
“Le caki set s’il vous plaît. Celui avec la tarte aux myrtilles”
Ça sonnait plus japonais sur le moment.
“Ah non ce n’est pas possible désolée, le caki set n’est disponible qu’à partir de 14h.
-Il est quatorze heures non?
-Non, il est 13h58.”
Mon désir de gâteau se retrouve contrarié. Voila la différence culturelle promise. Entendons-nous bien, en France j’aurais renversé la table, hurlé au fou, fait une prise de catch à la serveuse et l’aurait finit à coup de tarte aux myrtilles… mais je suis au Japon, je m’adapte, je reste calme, j’ai l’habitude.
“Ah je comprends c’est totalement impossible de le faire 2 minutes en avance. Mais je ne vais pas refaire la queue pour deux minutes, si ça ne vous dérange pas je vais rester ici à attendre jusqu’à quatorze heures pour commander un cakiiii set.
-Bien sûr” dit elle rasserenée.
Et nous sommes restez la à se fixer dans le blanc des yeux pendants deux minutes. Et ça peut être long deux minutes. Les clients à l’arrière, au fait de l’incroyable dilemme, attendaient patiemment. Que pouvions nous faire d’autre de toute façon?
14h. Elle retourne promptement la carte sur le comptoir ou figure en bonne place le caki set avant de se retourner vers moi souriante.
“Qu’est ce que vous voulez monsieur?
-Un caki set, tarte myrtille et jus de pomme.
-Tout de suite”
Laissez-moi savoir s’il vous est déjà arrivé une aventure similaire en commandant un gâteau (notons qu’au Japon l’application stricte jusqu’à l’absurde des règles est très classique, j’aurais put choisir une dizaine d’autres d’anecdotes similaires, dans un Mcdonald, une file d’attente tout seul, acheter un billet de train pour se le faire rembourser etc…)
A bientôt! Et si vous aimez le blog, n’hésitez pas à regarder mes livres dans la boutique !
Toriaezu Japon
Métro, boulot, dodo. Routine japonaise
Vivre au Japon VS Tourisme au Japon